Aldo-Forgette

Là-bas sur la scène, la guitare et la vielle s'encanaillent.
L'une hèle la seconde qui lui répond d'une bourrade de quelques notes,
et ça se prend dans les cordes, et ça se taquine, et ça s’accorde sur quelques reprises.
Les formes généreuses de la vielle résonnent pour mieux séduire,
la guitare cligne des frettes d’un air tendre.
Aldo-Forgette vibre d’énergie, et dans les yeux de ce corps musical
à deux têtes luisent quelques larmes de mélodies émues.
La scottish s'avance de sa démarche chaloupante,
charmée par la rauque voix du blues qui lui fait les yeux doux.
La valse timide rougit lorsque le téméraire funk l'invite à esquisser quelques pas.
Les bourrées se déhanchent sur des rythmes discos, les cercles tournent en bluegrass
et le rock, plus loin, s'agite et se démène, et les morceaux s'enchaînent, et les danseurs en réclament encore.
On aperçoit près du bar la mazurka
qu’un hip-hop sans manières tente d’impressionner sans grand succès.
Le zouk boit dans un coin, le jazz lui fait les gros yeux. Écoute donc !
Point de dissonance dans l’harmonie de leur entente : Aldo-Forgette est une heureuse rencontre.
Et, pour les pieds infatigables dont les orteils s’agitent aux premiers sons qui s’échappent,
comme pour les oreilles avides d’aventure, la musique vous emporte...

Alice Forges